Amandine , 18 ans Hodgkin

Je m'appelle Amandine, j'ai 19 ans et je suis étudiante en anglais. En mai 2013, âgée de 18 ans, je change de pilule contraceptive et fais une prise sang. Les médecins me disent qu'ils ne savent pas ce que c'est. Je passe donc mon été à faire beaucoup d'examens médicaux. Et c'est donc ce vendredi 13 septembre que les résultats tombent. Je suis atteinte de la maladie d'Hodgkin.

Le professeur ne m'explique rien et me dit que 2 ou 3 perfusions suffiront. Contente, je rentre chez moi. Puis par curiosité, je tape "Maladie d'Hodgkin" sur internet. Et à ce moment, j'ai compris qu'à 18 ans, j'avais un cancer des ganglions. Le 18 octobre 2013, je commence donc la chimiothérapie, après de nombreux changement d'avis, on me dit que je dois me couper les cheveux. J'ai eu une réaction bête, mais j'ai éclaté en sanglots, pour moi une jeune femme de 18 ans sans cheveux, ce n'était pas possible. Je me coupe donc les cheveux. Parallèlement, mes ami(e)s me tournent le dos car "je parle que de ma maladie" et que ce n'est pas bien vu de trainer avec une cancéreuse. Ma sœur, avec qui j'ai une relation fusionnelle, ma confidente, doit partir vivre en Allemagne pour ses études. C'est à ce moment là que je suis tombée en dépression. N'ayant jamais été proches de mes parents, je reste dans ma chambre à pleurer. Les premiers effets secondaires se font ressentir : nausées, fatigue ... Mes notes sont en chute libre, je vais à la fac dès que j'en ai l'occasion mais je n'arrive plus à suivre, j'échoue mon premier semestre. Puis une amie d'enfance a repris contact avec moi. C'est aujourd'hui ma meilleure amie, elle m'a fait sortir de la dépression en me montrant qu'il me restais quelque chose a quoi m'accrocher. Début janvier, mes cheveux repoussent, je maquille mes sourcils et garde le sourire. Je commence à en parler aux gens autour de moi et au fil des mois le fait d'en parler est de plus en plus facile. Je commence même à en rigoler. Je décide de reprendre contact avec les gens que j'avais mis de coté lors de ma dépression. Coté médicale, je fais ma dernière séance de chimio le 24 janvier et j'attaque les 20 séances de radiothérapie, tout les jours. J'abandonne donc les cours, je referais mon année à la rentrée. Cela ce passe plutôt bien, les rayons sont très court et complétement indolore. Au milieu du traitement, j'apprends que la mère de ma meilleure amie à un début de cancer du sein et doit fait de la radiothérapie. J'ai mis mes soucis et mes peurs de cotés pour la rassurer, autant se servir de mon fardeau pour aider les autres. A l'heure ou j'écris ce témoignage, j'ai eu mon rendez-vous de fin de traitement, les ganglions que j'avais au coeur sont toujours cancéreux mais plus actifs. Le docteur me dit que ca devrait être bon. J'attends donc le 18 juin pour un rendez-vous en hémato pour voir ce que l'on me dit. Je dois également faire un scanner pour voir si je suis en rémission ou pas. Voila, la douleur n'est pas physique mais clairement mentale. Je ne me suis jamais sentie autant seule de toute ma vie. Je cherche aussi un psy pour pouvoir parler, me libérer. Ils disaient que tout ce qui ne tue pas rend plus fort. C'est faux, je ne suis pas plus forte, juste plus mature et j'apprécie d'avantage les petits plaisirs de la vie en mettant de coté les problèmes superflus.